Artois, lève-toi !
Parce qu’on prépare à tes étudiants des lendemains qui déchantent : emplois précaires
et salaires de misère, après des années d’études ;
Parce qu’on transforme un concours national, objectif et égalitaire, en une évaluation en
partie locale, soumise à toutes les pressions, à toutes les inégalités ;
Parce qu’on dénature ses épreuves écrites, qu’on réduit en partie ses épreuves orales à
un entretien d’embauche sans lien avec la matière à enseigner ;
Parce qu’en supprimant l’année de stage du CAPES, on privilégie une logique
financière, au détriment de l’acquisition d’une expérience ;
Parce qu’on programme la mort de ta recherche en prétendant t’imposer sans
concertation ni débats un master d’ « enseignement » qui mènera inéluctablement à
l’extinction de tes centres de recherche ;
Parce qu’on porte gravement atteinte à l’indépendance des chercheurs en l’évaluant
sans cesse, dans le cadre d’une compétition artificiellement mondiale ;
Parce qu’après avoir donné à toute une région l’espoir d’études de haut niveau, on nie la
qualité de ton Université au profit d’une régression programmée de ses compétences ;
Parce qu’on attend de toi la soumission à des réformes qu’aucun débat n’a préparées, et
qu’une vaste majorité de tes étudiants et de tes enseignants rejettent ;
Parce qu’on fait de l’Université une entreprise, soumise à la concurrence et soucieuse de
rentabilité ;
Parce qu’on ne peut s’opposer au cynisme du pouvoir que par la solidarité et le refus de
tous et de chacun ;
Parce qu’il est absurde de faire diversion à la crise financière en provoquant une crise
de l’enseignement supérieur ;
Artois, réveille-toi, lève-toi, et refuse par tous les moyens un avenir sans avenir !
Texte écrit par des enseignants-chercheurs de l'université d'Artois, merci à eux!
